Chers Amis,
Chères Amies,

En ce début d’année, je voudrais tout d’abord rendre hommage au peuple libanais qui est dans nos cœurs. Les épreuves que traverse ce pays, que nous aimons tant, ne nous détournent pas de notre beau projet de créer un Institut Charles de Gaulle dans le campus de l’École Supérieure des Affaires. Jean-Marie Dedeyan nous donne à lire une belle page de respect, de fidélité et d’amitié.

Le départ de la Grande-Bretagne de l’Union Européenne remet au premier plan les refus successifs de la France du général de Gaulle à ses demandes d’adhésion dans les années 60, que nous permettent de revivre les archives des deux conférences de presse de 1963 et de 1967. La concision de l’expression et la pertinence des motivations développées alors par le général de Gaulle relèvent, à n’en point douter, du grand art politique, ainsi que du don de prescience.

Le point de vue du grand historien britannique Julian Jackson, l’auteur de la belle biographie publiée récemment (De Gaulle. Une certaine idée de la France, Seuil), qu’il faut avoir lue, ainsi que l’article de Françoise de la Serre, remettent en perspective la durable question européenne.

Il faut en effet faire retour sur l’année 1962, qui est un nœud historique au sens que Soljenitsyne donne à ce concept qu’il a forgé. En France, c’est à la fois la fin de la guerre d’Algérie, l’attentat du Petit-Clamart, le renversement du gouvernement Pompidou, le succès du référendum pour l’élection du Président de la République au suffrage universel, la victoire massive aux élections législatives suite à la dissolution, qui raffermissent la nouvelle République. En Europe, c’est l’échec du Plan Fouchet d’union politique, et le refus français de la candidature britannique. La relation franco-allemande est marquée par le succès des voyages de Konrad Adenauer en France, puis de Charles de Gaulle en Allemagne. Au plan géopolitique c’est l’adoption d’une nouvelle stratégie nucléaire américaine, la riposte graduée, qui affecte la relation transatlantique, et la crise des missiles du Cuba. C’est en prenant en considération tous ces paramètres, que Charles de Gaulle poussera à la conclusion du traité franco-allemand de 1963. On ne peut qu’admirer la cohérence de sa pensée stratégique, qu’il décline en actions.

En ce début d’année, je vous invite à lire quatre grands livres. La Fondation est heureuse de compter leurs auteurs – deux grands historiens et deux écrivains de grand talent – parmi ses très fidèles amis. Frédéric Turpin publie une biographie très vivante de Pierre Messmer. Le dernier gaulliste que vous pourrez découvrir dans l’entretien que nous publions. Jean-Paul Bled nous livre la première grande biographie écrite en français de Hindenburg. L’homme qui a conduit Hitler au pouvoir. Xavier Patier nous offre un essai très inspiré Demain la France – Tombeaux de Michelet, Mauriac et de Gaulle que Jean-Yves Perrot chronique avec beaucoup de talent. Et retrouvons la sensibilité de l’enfance et de l’adolescence grâce à la plume si précise de Philippe Barthelet dans son dernier ouvrage Le Cadet.

Enfin, notre ami Bruno Clerc se souvient, lui aussi, de ses dix ans ; le jour de sa première rencontre avec le général de Gaulle à Lyon, le 24 mars 1968…

Bonne lecture !